Toute la tendresse de mon coeur, Madame de Sévigné en Musique.
Un spectacle de Jeanne Jourquin et Ariane Issartel
Dans ce spectacle, vous entendrez…
- Le Sacrifice de Mars – extrait de Cadmus, JB Lully, manuscrit de Mlle de la Pierre, 1687
- Prélude en fa – L. Couperin, env. 1650
- Sarabande Ô beau jardin – JC de Chambonnières et JH d’Anglebert, 1689
- Les Démons, Air de ballet – JB Lully et JH d’Anglebert, 1689
- On sait que Mme de Sévigné a eu entre ses mains des partitions de l’opéra Thésée de Lully dont cette pièce est issue.
- Ouverture d’Alcide – Lully et Marais, 1693
- Marche d’Alcide – Lully et Marais, 1693
- Les Songes Agréables d’Atys – JB Lully et JH d’Anglebert, 1689
- Mme de Sévigné a assisté le 5 mai 1676 à une représentation de l’opéra Atys de Lully.
- La Drollerie – JC de Chambonnières, 1670
- Duo (extrait), Suite du Premier Ton – J Boyvin, 1689
- Bourrées – N Lebègue, 1677
- Scocca pur – JB Lully (arrangement par J. Jourquin)
- Mme de Sévigné cite précisément cet air parmi ceux qu’elle chante dans sa lettre du 12 juillet 1675.
- Sarabande de la Reyne – JC de Chambonnières, 1670
- Suite en ré mineur (Allemande, 2ème Courante, Sarabande Grave) –JH d’Anglebert, 1689
- Allemande dite L’Affligée – JC de Chambonnières, 1670
- Pavane L’Entretien des Dieux – JC de Chambonnières, 1670
- Menuet Dans nos bois – JB Lully et JH d’Anglebert, 1689
- Chaconne en fa – L Couperin, env. 1650
Qui était Madame de Sévigné ? D’elle on connaît peut-être les longues lettres passionnées et violentes, dictées par un amour maternel absolu. Mais ce serait oublier la finesse du regard sur ses contemporains, l’humour, la sensibilité, le goût de la musique, l’attention à la nature, les réflexions sur le temps. Toute la tendresse de mon coeur invite à la rencontre de cette femme étonnante et libre, au fil de quatre saisons qui sont autant de nuances du sentiment. Du printemps à l’hiver, des fastes de Louis XIV à l’intimité de la retraite bretonne, le clavecin se tisse avec les mots pour reconstruire le paysage sensible de « la » Sévigné.
Madame de Sévigné a laissé quelques 1000 lettres destinées à sa fille, un monument d’une littérature privée, qui n’était pas destinée à être lue. Quatre siècles plus tard, elle nous donne à voir un 17ème siècle étonnant : à la peinture des moeurs à la Rochefoucauld, aux ridicules à la Molière, ou aux réflexions sur la mort et le renoncement dignes de Pascal, elle ajoute la touche particulière d’une sensibilité exacerbée, presque déjà romantique – presque déjà à la Rousseau ! Elle propose une nouvelle considération du « partage du sensible » de Rancière : les choses privées, auxquelles sont d’ordinaire réservées par pudeur un ton badin, trouvent chez elle un droit « sérieux » à l’expression. Les réponses de sa fille ont toutes été perdues : seule subsiste cette grande déclaration d’amour.
Elle-même musicienne et bonne chanteuse, elle échange avec ses amis des partitions et des livrets d’opéra, et assiste à de nombreuses grandes créations de son temps (Alceste, Thésée, Proserpine ou encore Atys de Lully). Nous avons voulu recréer ce climat musical qui entourait son écriture, qu’elle-même voulait naturelle, spontanée et sans relecture, directement du coeur à la plume.
Jeanne Jourquin est musicienne. Elle obtient son Bachelor au Conservatoire Supérieur d’Amsterdam en 2015 et son Master en 2017 au CNSMD de Paris avec les plus hautes distinctions. Elle obtient en 2019 un diplôme de chef de chant au CRR de Paris. Elle partage aujourd’hui ses activités entre la création de projets personnels, la participation à des ensembles constitués, l’enseignement du clavecin, mais aussi la recherche et l’édition musicologique. Elle est à l’origine de la création de deux ensembles : le trio Les Vestales et l’Ensemble Daniel Danielis qui se consacre au genre du petit motet français. Elle se joint régulièrement à des ensembles tels que Amarillis (Héloïse Gaillard), Le Concert de la Loge (Julien Chauvin), Café Zimmermann (Pablo Valetti), Les Cris de Paris (Geoffroy Jourdain), Scherzi Musicali (Nicolas Achten), Le Concert Idéal (Marianne Piketty), La Tempête (Simon-Pierre Bestion). Elle est par ailleurs titulaire du DE de musique ancienne et enseigne le clavecin et la musique de chambre au Conservatoire de Pantin (93).
Ariane Issartel est musicienne,
metteure en scène et chercheuse en littérature.
Elle centre l’essentiel de son travail sur la mise
en relation de la musique et du texte, que ce soit
dans des projets théâtraux, ou dans des formes plus
libres (lectures musicales, concert théâtralisé…).
Elle entre en 2013 à l’ENS de Paris où elle étudie
la littérature comparée, la dramaturgie et la
musicologie. Parallèlement, elle est metteure en
scène de la jeune Compagnie des Xylophages, fondée
en 2015, avec qui elle travaille en alternance sur
des créations collectives et des pièces de
répertoire. Elle est intervenante théâtre en milieu
scolaire, et notamment dans le cadre du programme
DEMOS. Depuis septembre 2018, Ariane poursuit son
travail de recherche avec une thèse portant sur la
présence du chant dans le théâtre contemporain à la
faculté de Strasbourg. Titulaire du DEM de
violoncelle au CRR de Paris, elle participe à des
projets théâtraux en tant que musicienne de plateau
(Cie des Evadés, Cie des Xylophages), écrit de la
musique pour des courts-métrages et des
documentaires, et s’intéresse à la mise en scène
d’opéra (l’Enfant et les sortilèges, 2018 ; La
Flûte enchantée, 2019 ; Carmen, 2022).
20€ - étudiants de moins de 25 ans, avec une carte: 15€
Réservation 01 46 33 48 65