LA MESSE LÀ-BAS de PAUL CLAUDEL
Un homme est là, seul au pied du Corcovado, face à l’océan. Le vent souffle et berce les palmiers. C'est une ligne directe avec Dieu...<br><br>
Un homme est là, en exil, loin de son pays ravagé
par guerre. Il est seul au pied du Corcovado, face
à l’océan. Le vent souffle et berce les palmiers.
Il est ici un spectateur étranger au milieu d'une
nature foisonnante qui avive en lui la flamme
intérieure des souvenirs. Il a la cinquantaine, il
est ambassadeur. Il se souvient de sa terre natale,
de ses rêves échoués, des êtres qu'il a tant aimés
et qu’il a dû laisser derrière lui... Il interpelle
Dieu qui l'avait pourtant repoussé mais il sait
qu'ils sont restés fidèles l'un à l'autre
autrement. Au milieu de ses propres ténèbres naît
en lui une lumière, son âme est embrasée, le ciel
est ouvert, c’est une ligne directe avec
Dieu.<br>
C'est une messe qu'il célèbre en pleine nature, un
chant à la création où la parole est à fois profane
et sacrée. L'église est ici l’espace infini,
absolu. Le verbe remonte des profondeurs, passe par
la chair et touche Dieu. Dans cette intimité, il
veut Lui dire ce qui sort de son cœur avec
franchise, de manière brute, parfois grave, parfois
légère mais habitée par la grâce. C'est un voyage
vers l'indicible et l'ineffable
mystère.<br>
Il n y a rien de sacré dans le monde sans
sacrifice.
Pour tous ceux à qui nous avons manqué,
Pour ceux qui nous manquent,
Comme une liberté qu'on s’autorise en lien avec
tout l'univers : s'offrir à nous même et offrir à
tous ceux « là-bas » une messe
universelle.
Se donner et donner au monde l’apothéose d’une
existence, ce sont de ces instants où tout se mêle
pour pénétrer la plénitude du mystère.
Car il faut croire en ce qui nous dépasse pour
rester vivant.
Une prière aux âmes captives, une prière de
rédemption et de miséricorde, de paix et d'abandon
total à Dieu.
<br>
Le Christ Rédempteur ne dominait pas encore la baie
de Rio de Janeiro lorsque l’auteur écrit ce texte.
Il sera érigé quelques années plus tard sur le
sommet du Mont Corcovado.<br>
La Messe là-bas, long poème, fut composée par Paul
Claudel au Brésil, où la IIIè République envoya le
poète diplomate avec le rang de Ministre
plénipotentiaire en 1917.
« La seule chose nécessaire… est de ne pas être
heureux », écrit l'auteur à un ami en 1917, de Rio
où il vit en sécurité. Que se donne à lire ici le
voeu de s’associer aux souffrances de son pays
déchiré par la guerre semble plus que
vraisemblable.<br><br>
Emile Azzi <br><br>
Emile fait ses premiers pas au théâtre dans des tragédies du répertoire. Il incarne le rôle principal et titre dans « Dom Garcie de Navarre ou Le Prince Jaloux » de Molière puis il est le Prince Antiochus dans « Rodogune, Princesse des Parthes » de Pierre Corneille et joue dans « Macbeth » de William Shakespeare. En 2010 il fonde la compagnie A Ciel Ouvert les Justes Causes. Il adapte et met en scène « Tête d’Or » de Paul Claudel qu’il incarne dans un seul en scène. Dès lors commence un long voyage avec l’auteur qui verra la création de plusieurs de ses œuvres. Il mettra en scène « L’Annonce faite à Marie » (2016), « Partage de midi » (2017), « L’Otage » (2019), « Tête d’Or » (2013 et l’intégrale en 2020). Il incarnera ainsi Mesa dans « Partage de midi », Pierre de Craon dans « L’Annonce faite à Marie », Georges de Coûfontaine dans « l’Otage » et Simon et Cébès dans « Tête d’Or ». Il met en scène des auteurs contemporains avec « La Basilique Effacée » de Maurice Desmazures (2017) où il joue le rôle du Vice abbé et crée pour la première fois au théâtre « Carnet de Voyage » d'après « Voyage à motocyclette » d'Ernesto Che Guevara, traduction Martine Thomas, « éditions Les mille et une nuits, Fayard 2001 ». Il signe l'adaptation, la mise en scène et incarne le jeune Ernesto Guevara dans son périple à travers l’Amérique latine. Il a également mis en scène un des plus grands classiques du répertoire « Bérénice » de Jean Racine (2020) où il incarne Titus ou encore plusieurs Molière avec « Le Malade Imaginaire », « Le Bourgeois Gentilhomme », « L’Avare », Flaubert « La Légende de Saint-Julien L’hospitalier ». Plusieurs de ses spectacles sont sélectionnés dans des festivals nationaux et internationaux (Festival Biblique de Clermont-Ferrand, Casablanca, Carthage…). Il réalise plusieurs tournées à l’étranger (Madagascar, Maroc, Italie…). Il est sollicité pour des évènements culturels nationaux et internationaux où ses pièces sont programmées (pour les 40 ans de l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO de la Basilique Marie Madeleine par la municipalité de Vézelay, dans le cadre de l’Année Impériale par la municipalité d’Autun, pour l’inauguration d’une salle de spectacle à Antananarivo par la Présidence de la République de Madagascar, pour le Millénaire de l’Abbaye de Saint-Pé de Bigorre par l’Eparchie Maronite de France et l’association Authenticité et Mission,). Il participe à plusieurs éditions du festival d’Avignon. La compagnie A Ciel Ouvert Les Justes Causes est la seule compagnie française à avoir joué au Vatican avec « L’Annonce faite à Marie » qui sera jouée au Palais de la Chancellerie (2017). Il crée Le Festival de Théâtre Intercontinental qui est la première édition du Festival de Théâtre de Cuirieu en Isère près de Brangues pour les 150 ans de la naissance de Paul Claudel (2018). En 2022, il écrit le texte « L'Abbaye du Phénix, Saint-Pé-de-Génerès, mille ans », fresque qui retrace l’histoire de l’abbaye de Saint-Pé qu’il met en scène et dans laquelle il incarne le personnage de l’Ecrivain. En 2023, il signera un nouvel opus « L'Abbaye du Phénix, Le Feu des Pierres » qu’il incarne dans un seul en scène. En mars 2024, il sera à l'affiche de son cinquième Claudel « La Messe Là-Bas ».
20€ - étudiants de moins de 25 ans, avec une carte: 15€
Réservation 01 46 33 48 65